Poursuite des travaux
Le bloc est nettoyé, dans tous les sens et par tous les trous.
Au Tix dans un grand bac plastique. Une plaque de bois mince est disposée dans le fond afin d’éviter que les goujons ne traversent le plastique.
Les goujons sont non amovibles, malheureusement. C’est-à-dire qu’ils ont étés visé dans la fonte d’aluminium il y longtemps, puis ils s’y sont très attaché par électrolyse probablement et préfèreraient manifestement casser que de se laisser dévisser, ce qui serait catastrophique. Le bloc serait inutilisable.
Le bloc est donc nettoyé goujons en place. Les surfaces de pose joint sont grattées et polies .
Les résidus de joint pompe à eau sont grattés, la surface ravivée.
Retourner le bloc à plusieurs reprises lors du nettoyage permet de sorti la crasse logée le long des goujons et autres espaces cachés.
Un soin particulier est apporté au nettoyage des sièges de chemises. La surface de pose de la base de chemise doit être bien nette et dépourvue d’aspérité. Cette surface est toujours un peu rongée, sur un bloc usagé, coté extérieur toujours en raison de l’électrolyse entre acier et alu. Il parait que le fameux Paraflu (liquide refroidissement rouge rose spécifique Fiat Alfa ) limite ce phénomène. Vrai ou pas … rien ne coute de l’utiliser en tout cas.
Tant que la corrosion ne touche que la partie extérieure de cette surface de pose, rien de grave en tout cas. La partie intérieure de la surface de pose est en fait protégée durant la vie du
moteur par le contact intime entre base de chemise et surface de pose. L’eau nécessaire à l’électrolyse ne s’introduit pas dans cet espace virtuel.
Le chanfrein 45° accueillant le joint de chemise est soigneusement nettoyé également.
Une fois le bloc bien propre, on peut procéder à la mesure des dépassements de chemises.
Ici les anciennes chemises, dont je sais maintenant qu’elles sont non onables , mais j’avais effectué toute la procédure quand même ….
Les valeurs préconisées par Alfa sont entre 0,01 et 0,06 mm de dépassement des chemises hors de la hauteur du bloc. Attention, deux chemises contiguës doivent idéalement des mesures de dépassement proches entre elles et avec le bloc. Si une grande différence existe, risque de fuite. Mise en place ( sans joint de chemise) des chemises donc.
La mesure peut se faire au comparateur, méthode précise mais complexe et nécessitant un appareillage spécifique. L’autre méthode est simple mais nécessite de la patience : règle d’ajusteur et jauges d’épaisseur.
Ces règles sont des instrument de précisions. Fragiles. Il est nécessaire de les protéger quand non utilisés.
Les jauges d’épaisseur courante utilisent une jauge de 0,05 mm comme la plus mince, certain descendent à 0,04 mm, c’est en tout le cas pour les jeux de jauges Facom.
Pour les épaisseurs sous les 0,04 mm, utiliser du papier à rouler les cigarettes. Il mesure toujours 0,015 mm d’épaisseur. Ce qui donne donc une jauge à 0,015 et une jauge à 0,03 mm d’épaisseur si on le plie sur lui-même.
La règle d’ajusteur est maintenue fermement sur la chemise,
Et la jauge est introduite sous la règle entre jauge et bloc.
A différent points autour de la chemise.
Sur toutes les chemises
La grande règle est utilisée pour estimer la régularité de dépassement des chemises entre elles. Idéalement très peu de différence entre deux chemises contiguës et même entre les trois d'un même banc. Ici pas de problème , le papier à cigarettes coince partout, les chemises sont donc parfaitement égales entre elles.
Après mesures mon bloc n’est pas mal, dépassement de 0,03 mm coté intérieur et de 0,05 mm coté extérieur à tous les cylindres sur les deux bancs de cylindre.
Un seul point nécessite une légère correction : la tranche de bloc coté intérieur au cylindre n°4, pas assez de dépassement avec des valeurs à 0,01mm environ, moins de 0,015mm en tout cas dans la limite de la tolérance mais en déviation par rapport au cylindre n°5 juste à côté.
Il est donc nécessaire de reprendre un peu de matière à cet endroit sur le bloc. Pas facile avec les goujons en place. J’ai procédé avec une mini cale de bois et du papier à grain fin 220 et pour les zone autour des goujons ou le travail à la cale ordinaire même de petit gabarit est impossible j’ai réalisé une cale circulaire
A l'aide d’une rondelle acier
Et de papier de verre découpé à l’emporte-pièce.
Une rondelle de double face est aussi découpée à l’emporte-pièce pour maintenir les rondelles de papier de verre en place.
Un trou central un peu plus grand que 12 mm ( le diamètre des goujons ) permet de réaliser de petites circonvolutions autour du goujons .
Les chemises neuves Alfa sont fournies avec pistons bien sûr…..
Elles arrivent piston dans la chemise
Et surprise, les segments sont fournis également ….
Le onage d’origine …
Bon , il faudra de toute façon tout sortir pour monter les bielles …
Les chemises anciennes sont remisées et les nouvelles chemises sont à leur tour montées provisoirement et mesurées en dépassement. Les mesures sont parallèles à celle obtenues avec les anciennes chemises, logique.
Simplement Alfa avait pris la précaution de fournir des chemises « limite haute » … ce qui fort bien pour un
moteur dont les dépassements ne seraient plus suffisant puisque cela corrigerait le problème.
Pour mon bloc dont les dépassements étaient plutôt limite haute à plusieurs endroit, j’ai du en pratique enlever un centième de hauteur à chaque chemises au papier 220 puis 400 en pratique, sur un marbre.
Pour obtenir des valeurs de dépassement harmonieuse et dans les normes avec toujours 0,03 mm deux épaisseur de papier à cigarettes coté intérieur et donc 0,05 mm ( quasi la limite à 0,06 coté extérieur)
Equilibrage des bielles et pistons.
Pour les nouveaux pistons fournis par Alfa , le travail est vite fait : ils font tous les 6 le même poids à 1 gramme près . Tous entre 410 et 411 grammes. Rien à corriger.
Sur ce piston monté on voit d'ailleurs clairement des traces d'enlèvement matière , à priori en usine et dans le but d'équilibrer.
Il faut ôter les pistons de leur bielles
Les axes sont libres au piston et libres au piston. De petits circlips latéraux sont donc là pour empêcher les mouvements de l'axe de gauche à droite.
Oter d'abord ces circlips de retenue, une petit encoche est dessinée dans la base du piston pour faciliter la manœuvre
Hasard des mesures , un vieil axe de fusée de 2 CV convient parfaitement à la manœuvre de poussée sur l'axe de piston.
D'autant plus pratique que ses busettes extérieures correspondent au diamètre du trou d'axe de piston Alfa
Busette amovible bien sûr
Et que l'axe de 2CV permet, de diamètre un peu plus petit, de repousser l'axe Alfa sans risque de toucher, riper, abimer l'alésage dans le piston
Ca glisse facilement à peine besoin de frapper , plutôt pousser
Une fois les bielles isolées … une différence de 8 grammes existe entre la plus lourde et la plus légère. Ce qui correspond à la norme en montage d’origine.
La situation idéale est atteinte lorsque les 6 bielles ont le même poids et qu’en même temps tous les pieds de bielles ont le même poids (et donc toutes têtes de bielles également puisque ce n’est qu’une soustraction.)
Il faut bien sûr une balance de précision, constante en mesure. Les balances de cuisine ne conviennent pas, donnant pour dix pesées dix poids différents. Ici une première pesée juste pour voir , bielle et piston assemblé.
Il est nécessaire de créer un appareil de pesée stable et prenant les bielles toujours de la même façon. Plusieurs méthode existent, certain placent les bielles sur une tranche fine en tentant de les reposer toujours sur la même partie de bielle. Pas facile. Pour ma part je suis parti d’un principe plutôt inverse : que la bielle se positionne sur son peson comme elle le veut … mais le comme elle le veut aboutira à chaque pesée automatiquement au même endroit.
Grâce à de petits roulements. La bielle se positionne librement sur le roulement, elle tent naturellement et automatiquement à se placer au milieu du roulement tout en se posant elle-même par son centre.
De petit balancier son crées dans de la ferraille. L’un des deux est percé de plusieurs trous afin de pouvoir peser des bielles de différentes tailles , munis à leur extrémités de petits roulements (en fait les guides d’une ancienne scie à bande)
Il faut coller le peson pied de bielle contre le corps de balance et pour être sûr qu’il ne bouge pas fixer son pied par exemple avec 4 petites vis.
Le peson coté balance doit lui-même être posé vissé sur un petit support bine stable, bien plat, rien de mieux que le Triflex pour cela.
Le balancier est placé en équilibre
Il faut bien sûr monter les chapeaux de bielles.
Cela fonctionne, la preuve en étant que 10 pesées de la même bielle aboutissent 10 fois sur 10 au même poids. L’équilibrage peut donc commencer.
Il faut de la patience. Des masses d'équilibres sont prévues d'origine coté pied
Et coté tête également , plus volumineuse.
Oter la matière avec une bande à poncer reste la meilleure méthode
Une vielle commande de bistouri électrique à pédale au pied peut aider car il faut bien les deux mains sur la bielle pour travailler correctement
Après le retrait de matière coté pied, ne pas oublier de reformer avec une mèche de 12mm le petit entonnoir qui guide l’huile vers l’axe de piston, c’est sa seule source de lubrification par le haut.
Par curiosité j’ai pesé les chapeaux de bielles "seuls" également.
Etonnamment il existe peu de différence de poids entre eux contrairement à ce que l’aspect
variable de leur masse bien visible ci dessous (leur cul rectangulaire) pourrait laisser penser. La fonderie et sa technique induit en fait de grande variabilité de forme par rapport à des pièces forgées, et les masses servent à rattraper ces différences.
Il faut reprendre de la matière pour ramener toutes les bielles au même poids de pied, même poids de tête et donc même poids total. En pratique ce sera 634 grammes.
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