Rappel anatomique :
L'embrayage hydraulique classique comporte un récepteur, dispositif hydraulique actionnant le mécanisme d'embrayage, et un émetteur, au bout de la pédale d'embrayage. Une longue conduite hydraulique acier transmet la pression par mouvement d'huile de l’émetteur vers le récepteur.
Le récepteurLe récepteur démonté nous montre une structure fort simple: piston garni d'un joint torique pour l'étanchéité , coulissant dans un corps cylindre. Une durite à l'arrière apporte l'huile est transmet la pression quand on actionne la pédale. Une tige de poussée transmet le mouvement permettant de petites variations d'axe dans la poussée ( nécessaire puisque le levier de mécanisme pivote ). Soufflet caoutchouc de protection évitant ou corps étranger de rentrer dans la partie avant du cylindre.
Peu de partie fragile en somme, seul le joint torique et le corps cylindre sont sujet à usure. La tige de poussée n'est pas fournie et se récupère. Au besoin il est plutôt facile de la reproduire.
Vue par l'arrière du même récepteur, on voit le purgeur. Les deux circlips sur la vue servent au maintien du corps cylindre dans son logement .
L'émetteurL'émetteur des GTV6 est muni de son propre bocal nourrice, mais sur beaucoup de véhicule dont l'Alfa 75, le circuit embrayage est alimenté pas une simple extension durite au départ du bocal nourrice du circuit de freinage utilisant le même liquide DOT4
On distingue deux orifices pour le passage d'huile de la nourrice vers le corps. Pourquoi deux?
L'orifice avant laisse passer l'huile vers le compartiment avant de l'émetteur, là ou la pression existera lors des débrayage.
L'orifice arrière laisse passer l'huile entre les deux joints toriques du piston de l'émetteur, vers la partie dégorgée du piston (cfr ci dessous) afin de remplir d'huile cette partie dégorgée entre joint de pression et joint d'étanchéité, de manière à ne pas remuer des bulles d'air entre bocal et cylindre à chaque débrayage
Sur la vue ci dessous on voit bien en bas et de gauche à droite :
Le ressort ( assure le retour du piston au lâcher de la pédale)
Le piston avec
Joint torique de pression à l'avant (à gauche piston sur la vue)
Un dégorgé dans le piston permettant le passage d'huile lors des mouvements vers l'avant du piston
Joint torique d'étanchéité à l'arrière du piston (à droite piston sur vue)
Tige de poussée et son étrier de fixation à la pédale. Enfilés sur la tige de poussée : la coupelle de fermeture et son circlip de maintien et soufflet anti poussière caoutchouc.
Le départ pression , sous le corps d'émetteur à l'avant du corps. Embout conique mâle et filet femelle . Courant en hydraulique frein / embrayage.
La tige de poussée est rotulée dans le piston, de manière à pouvoir tourner sur elle même lors d'un éventuel réglage de longueur par écrou contre écrou (en fait écrou et étrier fileté )
D'autres modèles de transaxales ont donc une réserve huile Dot 4 commune pour freins et embrayage , ci dessous sur 75 TS : une simple durite partant du réservoir unique au dessus du maître cylindre de frein amène l'huile Dot 4 à l'émetteur.
La dépose du répartiteur de frein n'est pas indispensable pour accéder à l'émetteur, mais je devais de toute façon le changer en raison d'une fuite à l'arrière de ce répartiteur (joint arrière mangé par la corrosion)
Il faut cependant avouer que sur les 75 comme celle ci avec le répartiteur de frein juste à coté du maître cylindre ... l’accès à la nippe sous l'émetteur d'embrayage n'est pas des plus aisés...
Astuce: recopier la longueur de la tige de poussée avant de placer le nouvel émetteur dans son logement ... une fois qu'il y sera le réglage sera vraiment difficile
Bien sûr si on n'était pas content de la hauteur de pédale on peut modifier ...
L’accès au deux vis M8 de maintien de l’émetteur par l'intérieur déjà pas évident sur GTV devient vraiment acrobatique sur 75 , ici une vue de l'angle à utiliser pour passer une longue clé à cardan
La longue clé à cardan ou rallonge sur cliquet 1/4 avec cardan à défaut reste le meilleur moyen d’accès à ces deux vis haut perchée et quasi non accessible à la main
Celle de la vue est la Facom 99 B
Douille 13 si vie à tête hexagonale ou douille 8 et embout coincé dedans si vis à tête cylindrique empreinte allène
Et au besoin un peu de toile collante pour que l'embout tiennent bien dans son logement
La purge du circuit d'embrayage des Transaxales n'est pas forcément des plus facile .
Et c'est bien lié à leur anatomie particulière : circuit très long , multiples coudes , circuit montant puis descendant puis à nouveau montant et redescendant .... toute occasion piéger les bulles d'air.
La purge classique (un aide assis pied sur la pédale près à pomper et un intervenant sous la voiture avec une clé de 7 mm en main et un tuyau d'un coté sur purgeur et de l'autre dans un bocal à Dot 4 ) peut fonctionner si on a de la chance .... c'est rarement le cas sur Transaxales
Il faut alors se tourner vers du matériel plus élaboré. En pratique un bocal réserve avec une assez grande quantité de Dot 4 propre , un litre ou deux en pratique et un bocal à recueillir.
Le plus classiquement, on pratique la purge à l'envers : c'est à dire du récepteur vers émetteur. Idéalement lever l'avant de la voiture de 60 - 80 cms par exemple
Pour la purge "à l'envers" on place la réserve d'huile DOT 4 sous l'arrière de la voiture, on branche le tuyau flexible sur le purgeur du récepteur puis on ouvre le purgeur. L'huile DOT 4 va remonter violemment vers l'émetteur....
Petite astuce : remplir d'huile déjà sous pressions le tuyau flexible avant de le brancher au purgeur, manœuvre facilitée en jouant avec un clamp pour sonde urinaire par exemple. L'huile déjà dans le tuyau évite simplement d'envoyer une quantité d'air non négligeable dans le circuit ... il sera déjà suffisamment difficile à déloger comme ça.
Pression de travail environ 2 Bars , c'est suffisant
Le liquide refluant par le bocal (ou durite si émetteur alimenté par circuit frein) est recueilli , ici par un bouchon à embout. La plupart des kit de purge contiennent des bouchons à embout avec les diamètre et filet les plus courant ... et pour une fois Alfa a utilisé du courant.
Le liquide DOT4 reflue vers un bocal simple. Ne pas prévoir trop petit , un litre et plus d'huile DOT 4 vont arriver violemment ....
Attention l'huile DOT 4 est très agressive pour la peinture auto et toutes les protections carrosserie en général . Mieux vaut éviter les débordements et protéger la zone de travail avec de l'absorbant en bonne quantité...
L'autre technique : purge à l'endroit , très simple , réserve sous pression branchée sur le bocal ( ou durite )
Lever dans ce cas l'arrière de la voiture ... 60 - 80 cms ...
Astuce : avant de brancher le tuyau flexible remplir à raz d'huile DOT 4 l'embout , par exemple avec une vielle seringue à rachianesthésie , ou autre seringue en verre ( on en trouve parfois dans certain brico .... plus en salle d'op , les modèles en verre ont disparus) toujours dans le but d'éviter d'introduire inutilement de l'air dans le circuit.
Le liquide DOT 4 est recueilli à l'arrière sus la voiture dans un bocal . Il va dans cette méthode "à l'endroit" refluer violemment vers le récepteur,
dés que le purgeur sera desserré ( la clé de 21 sert à empêcher le corps de récepteur de tourner sur lui même , il n'est maintenu dans son logement que par deux circlips )
La purge du circuit embrayage sur Transaxales est souvent malaisée .... plusieurs purges nécessaires, à l'endroit et à l'envers , recommencer .... cela ne sera pas fait en 10 minutes ..... il m'a fallu plusieurs jours pour arriver à une pédale de sensation correcte , sans air dans le circuit.
Quelques trucs et adjuvants :
Lors de la purge à l'endroit, décrocher le récepteur, piston maintenu par une retenue et placer le purgeur au dessus, et tapoter sur le cylindre durant l'écoulement de l'huile sous pression.
La retenue sert à empêcher le piston du récepteur de jaillir brusquement .... scchhtoiiiiing , subitement poussé vers l'extérieur puisque plus retenu par le levier du mécanisme, avec coulée d'une bonne dose de liquide DOT 4 dans le col, les manches ....
Pour façonner la retenue on peut utiliser en pratique une pièce en acier (ici un vieil écrou à mater de 21) rentrant juste pas trop serrant dans le cylindre du récepteur ( la jupe à mater est de fait rentrée dans le cylindre et donc non visible sur la vue) et taillée d'une encoche transversale pour y glisser 2 solides colliers Colson
Lors de la purge à l'envers , placer le purgeur (entrée huile dans cette méthode à l'envers) en bas
Entre les purges , donner quelques secousse sur le levier de commande mécanisme,dans l'espoir de mobiliser les bulles d'air souvent prisonnière dans le cylindre du récepteur .
Entre les purges , "jouer de la touche de piano" sur la pédale d'embrayage : c'est à dire donner de petite secousse peu profondes mais bien sèches sur la pédale , le but étant de créer des vibrations qui vont mobiliser les bulles d'air. La technique piano sert surtout à évacuer les bulles de la partie dégorgé du piston .... pas facile .
Entre les purges , placer la voiture dans une pente de garage , arrière bien en l'air , enfoncer la pédale au plancher , la maintenir quelques secondes , et la relâcher brusquement. Toujours le même but : vibration dans le circuit et déplacement des bulles d'air prisonnières vers des zones où elle pourront quitter le circuit.
Cette technique du lâcher brusque semble efficace sur les bulles coincés en avant du piston ( arrière piston plus haut que l'avant , trou alimentation huile bien ouvert lors du rebond de la pédale, secousse mobilisant les bulles d'air).